Régimes spéciaux de retraite Rétablir La Vérité

Publié le par Marcel

Attaques incessantes des grands médias des lobbies et du futur gouvernement SARKOSY sur les régimes de retraite des Services Publics en général et de la SNCF en particulier, où sont les privilèges ? rétablissons la vérité !
 
La possibilité de faire valoir ses droits à la retraite dès 55 ans, voire 50 ans pour les conducteurs de trains ne fut pas un cadeau des compagnies de Chemin de Fer, mais le fruit de grandes luttes et de négociations au terme desquelles le patronat acheta ainsi la fidélité de ses salariés, donc la rentabilité de son investissement dans la formation de ses agents et l’expérience de ces derniers comme garantie de la Sécurité des circulations.
Avec environ 42% de la masse salariale injectés dans la Caisse de Retraites, et autant de moins dans les salaires, ce droit à une retraite « précoce » n’est pas gratuit, les cheminots se le payent par un salaire inférieur à celui du secteur privé, à qualification équivalente.
 
Avec 162 000 cheminots actifs pour 300 000 pensionnés, on regardera les deux aspects du problème :
A- les cotisations
COTISATIONS (* avec équivalence du Privé sur le salaire liquidable SNCF)
S N C F
 
PRIVE
T 3
Intégrations diverses ( péréquation )
5,67 %
5,67 %
Patronale
 
Φ
T 2
Acquis supplémentaires ( 55 ans…)
8,46 %
28,44 %
T 1
Taux Général Normalisé
Base + complémentaire
27,83 %
*17,55 %
7,85 %
Salarié
*11,87 %
* les éléments pris en compte pour le calcul de la pension SNCF excluent les primes et indemnités. Les % privés sont réévalués dans le tableau pour comparer ce qui est comparable.
 
Quand la SNCF participe aux retraites de ses agents à hauteur de 80% des cotisations, le secteur patronal privé n’apporte que 60% de celles versées à la caisse générale. La différence permet aux dirigeants privés et à leurs actionnaires de multiplier leurs revenus et les inégalités flagrantes.
 
B- les pensions
Alors que la moyenne d’âge des mises à la retraite, dans le secteur privé, est à 57 ans et demi, le taux de remplacement ( pension par rapport au salaire ) est en moyenne de :
  • 66,4 % pour les cheminots ;
  • 77 % pour la fonction publique ;
  • 84 % pour le secteur privé.
  • Les pensions des cheminots sont majorées à partir du 3ème enfant, élevés pendant 16 ans ;
Celles du privé sont majorées dès le deuxième enfant, vivant à sa naissance.
·        Les pensions de reversion aux veuves de cheminots, bien que payées sans condition, sont réduites à 50%, très souvent inférieures au minimum vieillesse, contre 54% dans le secteur privé.
Bien qu’il y ait encore plus de 300 000 travailleurs qui permettent au Réseau Ferroviaire Français de fonctionner, nous n’en comptons plus que 162 000 au Statut SNCF, donc qui cotisent dans nos caisses CP et CR. C’est le fameux déficit démographique dû aux interventions successives des gouvernements et de la Direction de l’Entreprise qui ont restructuré, « rentabilisé », externalisé, filialisé, privatisé, sous-traité dans toutes nos Fonctions, Activités et Services.
En conséquences de cette évaporation des cotisants, l’Etat, donc le contribuable, compense le déficit de cotisations et contribue ainsi à assurer les pensions à hauteur de 2,5 milliards d’€uros, soient 54,34 % de leur montant ; c’est une petite moitié de la compensation généralisée attribuée aux agriculteurs (6,4 milliards) et à peine le double de ce qui est versé aux retraités du commerce et de l’Artisanat (1,3 milliard) qui ne voulaient pas cotiser.
 
Au delà des pourcentages, quand on regarde les montants des pensions, comprises entre 66% d’un SMIC et 84% de 2 SMIC, on trouve de « grosses » pensions allant de 700 € à 1700 €  pour des pensions complètes ( la moitié pour les veuves )!..
 
Par ailleurs, les fonctionnaires européens de Bruxelles (dont on ne commente jamais le régime moderne et très spécial, de travail et de protection sociale), complices des lobbies des fonds de pension et des assureurs bonimenteurs, ont concocté de puissants freins ( normes IAS/IFRS ) aux divers régimes autres que le leur et nous placent devant un dilemme :
1.     Soit la Caisse de Retraite et de Prévoyance SNCF reste « autonome » avec une légère ponction (3 G€/an) sur les contribuables français, sans préciser la nature réelle et provisoire du « déficit démographique » que connaît l’entreprise, à l’instar des mines, des télécoms, d’EDF, de la sidérurgie…
2.     Soit la CPR SNCF disparaît et les cheminots, actifs et retraités se fondent dans le régime général.
Il s’en suit que :
1.     les « privilégiés » cheminots vivront plutôt toujours bien mieux (pour l’unique pensée médiatisée) que les autres, en faisant toujours les poches des plus ou moins pauvres contribuables,
2.     les « privilégiés » cheminots dépourvus d’une ligne du budget de l’Etat devront partager la caisse générale avec les autres dont la part sera diminuée d’autant.
 
Comme le nombre de contribuables et légèrement supérieur au nombre d’assujettis au régime général, c’est, dans les deux cas, environ 500 000 cheminots actifs et retraités jetés contre plus de 30 millions de travailleurs actifs ou pensionnés et contribuables des autres branches…
Direction SNCF et Gouvernement se dédouanent et laissent le petit peuple des électeurs sondés s’affronter, se jalouser, se déchirer.
 
Ne devrions-nous pas chercher ailleurs les privilégiés tant récriés par les vrais nantis ?
La privatisation des Services Publics permettra de tuer le régime par répartition intergénérationnelle et d’orienter les cotisations de l’ensemble des travailleurs vers les compagnies d’assurances, les fonds de pensions, les banques et leurs puissants et riches actionnaires, avec des effets tout aussi souhaitables que ceux subis par les pensionnés d’ENRON. Avec de maigres contributions des employeurs, les pensions devenues rentes seront à la hauteur de l’économie réalisable par chacun, comme avant 1909…travaille et crève !
Pour le reste, les cheminots ne sont pas des privilégiés preneurs d’otages, mais une sorte de modèle (assez loin quand même du modèle des fonctionnaires européens) auquel toutes les professions dont le régime de travail à horaires décalés ou particulièrement pénible devraient ressembler…
 
  
Marcel LABOUYRIE
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M
Les chiffres semblent toujours rébarbatifs et pourtant sans eux toute démonstration est un corps mou sans colonne vertébrale. Merci d'oser une fois encore, oser le faire. J'espère que ton article sera suivi de nombreux commentaires.
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